L’apprentissage, un remède universel ?


Le Cedefop vient de publier une note d’information intitulée « Apprenticeship: a pill for every ill ? » en versions française et anglaise qui porte sur les caractéristiques fondamentales que devrait posséder un programme d’enseignement et de formation fondé sur le travail pour être intitulé « apprentissage ».

À la suite de la crise financière et du ralentissement économique qui s’en est suivi au cours de la dernière décennie, l’apprentissage a suscité un regain d’intérêt chez les décideurs politiques, tant à la commission européenne que dans les États membres de l’Union Européenne.

Le recours plus fréquent à l’apprentissage a donc été au cœur d’un effort politique majeur qui a entraîné la multiplication de programmes d’apprentissage obéissant à des finalités différentes : formation professionnelle préparant pleinement les apprenants à un métier, développement de compétences à court terme, inclusion sociale ou proposition de parcours de deuxième chance aux élèves qui abandonnent l’enseignement et la formation professionnels (EFP) et à d’autres groupes vulnérables. Toutefois, après les premières années d’application des politiques et d’investissement financier destinés à accroître le nombre d’apprentissages, les partenaires sociaux et les experts ont exposé plusieurs griefs.

Ces 5 dernières années, l’accent a été mis sur le renforcement des caractéristiques distinctives des apprentissages et l’amélioration de leur qualité. Dans ce contexte, la recommandation du Conseil de mars 2018 relative à un cadre européen pour un apprentissage efficace et de qualité (European framework for quality and effective apprenticeships – EFQEA) a été saluée comme une référence majeure pour les initiatives des pays en la matière.

Le Cedefop a entrepris un « contrôle objectif » des caractéristiques systémiques des programmes d’apprentissage dans plusieurs pays, révélant ainsi certaines lacunes inattendues au cours de la procédure. Sont présentés dans cette publications les différents travaux entrepris par le Cedefop.

Pour contribuer à favoriser une compréhension européenne commune, le Cedefop a recensé les caractéristiques fondamentales que devrait posséder un programme d’enseignement et de formation fondé sur le travail pour être intitulé « apprentissage » :

  • Le programme s’appuie sur un cadre juridique ;
  • Il débouche sur une qualification formelle et transférable ;
  • Il repose sur une alternance structurée entre la formation par le travail et l’apprentissage en milieu scolaire ;
  • Il implique un engagement d’une durée minimale qui justifie l’alternance entre les deux types de formation ;
  • L’entreprise et l’apprenant signent un type de contrat spécifique ;
  • L’apprenant reçoit une rémunération.

Source : Cedefop, mars 2021